Demandez aux vignerons d’où viennent leurs plants de vigne ?

« Le vin français risque de disparaitre car l’état du vignoble se dégrade » Lilian Berillon

Pour simplifier, Lilian Berillon est le pépiniériste des vignerons « star », c’est son équipe qui leur fournit les jeunes pieds de vignes que ces vignerons vont planter pour maintenir en vie leur vignoble.

Parler de « stars » est un raccourci : les clients de Lilian Berillon sont plus simplement des vignerons qui sont attentifs à la qualité du matériel végétal qui donnera naissance aux grappes de raisins donc à leur vin .

J’ai eu l’occasion d’assister à une présentation de l’équipe de Lilian Berillon qui m’a ouvert les yeux sur le problème de génétique que connait le vignoble. C’est aussi un lanceur d’alertes.

Ce qui se passe dans les pépinières est bien triste :

  • Sur 6000 cépages répertoriés, 7 à 8 cépages représentent à eux seuls 75% des plantations
  • environ 95 % des implantations sont faîtes avec des clones
  • et des clônes utilisables d’un même cépage, il n’y en a pas tant que ca.
    Par exemple pour le Melon de Bourgogne, sur les 12 clones existants, seuls 2 ou 3 sont diffusés.

=> Concrètement cela signifie que 75% des plantations sont faites avec des clônes d’une vingtaine d’individus différents !


On marche sur la tête en produisant des robots qui ont tous les mêmes forces et les mêmes faiblesses. Parle t’on de biodiversité et de nature là ?

Les conséquences sont déjà visibles : les vignes ne vivent plus 40 ou 80 ans mais 20 ou 30 ans…à peine le temps de devenir des « vieilles vignes ».

Ironiquement l’Etat et l’Europe subventionnent les reproductions clonales mais pas les reproductions dites « massales » (reproductions de pieds issus du domaine)…une chasse à la diversité bien organisée.

Non vraiment, on devrait plus souvent demander aux vignerons d’où viennent leurs vignes pour les sensibiliser à ce sujet (et les responsabiliser ?)


Le problème des semences concerne toute l’agriculture… et notre alimentation


Marc Dufumier fait un constat similaire pour toutes les semences utilisées dans l’agriculture.

Il explique dans cette video qu’on a demandé aux agronomes de créer des variétés
– à haut rendement
– implantables partout, afin de rentabiliser les investissements en R&D (les agronomes ont dont enlevé les spécificités génétiques des semences qui permettaient jusqu’alors d’avoir une multitude de graines adaptables a des multitudes d’environnements),
– rapidement
– en faisant des tests basés sur une culture sans concurrence (impliquant l’usage d’herbicide) sans insectes (insectides…)…pour se retrouver avec des semences qui fonctionnent bien mais avec l’aide de la chimie.

On a donc tout misé sur la génétique et il conclut « il n’y a pas plus fragile qu’un écosystème dans lequel il n’y a plus qu’une variété…je suis désolé…ca s’appelle aller droit dans le mur »

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