Ce mystérieux gras du vin…

On dit parfois des vins qu’ils sont gras et on associe cette nuance à des notes beurrées. Mais d’où vient le gras que j’aime tant (cela doit venir de mon côté normand flatté par tout ce qui est beurré) ?

Voici donc le fruit de ma petite enquête sur le sujet…elle sera amenée à progresser:

– « Le gras c’est une affaire de sol » me dit on au Chateau d’Estroyes , fort d’un Mercurey blanc très élegant. Une vigne sur un sol profond et donc riche, va produire un vin naturellement plus gras qu’un vin de coteau poussant sur un sol de surface.
Chez Marcel Deiss en Alsace, on m’apprend que les vignes sur sol calcaire produisent eux aussi des vins plus chaleureux et plus gras.

– Au Domaine Barraud (Pouilly Fuissé en bio), on met en avant l’orientation des vignes. Si l’orientation permet aux raisins d’atteindre une plus grande maturité, les notes beurrées / briochées sortiront d’autant. Illustration avec le Pouilly Fuissé « La Verchere » dont la vigne est exposée plein sud. Cette cuvée tranche par son gras avec les autres productions du domaine (même si les notes restent encore très discrètes).

– L’élevage aussi a son importance:
* si le raisin cuve sur lies (la lie correspond aux levures mortes et éventuellement quelques résidus végétaux qui sédimentent au fond du contenant à l’issue de la fermentation– source wikipedia-), il prend plus de matiere , plus de rondeur…et plus de gras bien sur.
* le bois des barriques aussi insuffle ses notes (et couleurs) au vin via les acides gras qu’il contient et  notamment les « polysaccharides » (excusez du peu)  qui en se diluant,  diminuent par ailleurs la sensation d’astringence.

– On comprend aussi que ses éléments (sol, bois, elevage) sont paramétrables. Autant dire que  le vigneron a son mot à dire dans cette affaire. On le constate chez Leflaive avec son St Romain 2007 que j’ai tant aimé cet été : Mr Leflaive n’est pas avare de notes beurrées, il en joue.
A l’inverse au Domaine Belland, Julie précisait lors du Club Pro du Vin qui s’est tenu lundi dernier, qu’elle voulait les rendre discrètes afin de privilégier la minéralité et l’élégance de leurs vins.

Voilà ou j’en suis à date. J’espere que certains d’entre vous pourront m’aider à en savoir plus en postant un commentaire et je compte bien progresser dans mon enquête lors de mon séjour en Bourgogne courant Novembre.
Pour l’heure… je file en Alsace !!!

5 commentaires sur “5”

  1. n’est il pas du aussi à la fermentation malolactique qui est essentiel pour les rouges et que l’on retrouve dans certains vins blancs ?

  2. Sujet intéressant !

    Le gras du vin peut être flatteur, pour ma part c’est une caractéristique qui représente un atout et de la complexité dans un vin !

    D’ailleurs pour illustrer mes paroles, j’ai récemment dégusté un Meursault 2009 du Domaine Henri et Gilles BUISSON (de Saint Romain) qui était d’un bel équilibre. C’était un vin gras et frais à la fois, aux arômes de fleurs blanches. Ce vin très capiteux offrait une bonne longueur en bouche… Il m’a vraiment séduit par ses nombreuses qualités qu’il m’offrait !!

    Je recommande fortement aux amateurs et professionnels du vin !!

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